Effectivemenr Gérard, l'approche est intéressante ...
Cependant ...
Un certain pragmatisme à tendance "paysanne" ... m'incite à relativiser un peu tes excellentes réflexions
Mes commentaires porteront sur un système complet et non sur un amplificteur déconnecté de son environnement (source et transducteurs) :
1) On restera d'accord sur le fait qu'il faut techniquement s'approcher de taux de distorsions harmoniques fort bas, quoiqu'inaudibles ...
2) On conviendra aussi que l'élargissement suffisant et la linéarité de la bande passante sont nécessaires à une bonne qualité de restitution.
Les seuls points qui me chagrinent :
A) Je ne suis pas sûr que l'on puisse agir sur , voire leurrer (avec un dégradé harmonique sophistiqué "universel" pré-défini), notre complexe et surtout "propre" système auditif, car chacun a le sien ... donc loin d'être identiquement satisfaisant pour tous,... ayant constaté très souvent que les sensations perçues (ou recherchées) sont fort différentes selon les auditeurs ...
B) Je ne suis pas sûr non plus que les caractéristiques "globales" de notre système auditif soient suffisament stables dans le temps pour que l'on puissent définir pour nos systèmes audios une valeur "moyenne" satisfaisante s'adaptant sur le long terme à la perte (hélas assez rapide) des performances du couple cerveau /oreilles
Ceci en raison du vieillissement inéluctable => perte de sensibilité inégale selon les fréquences, moindre réactivité et d' adaptation du cerveau selon la dégradation fonctionnelle de nos neurones .... et de bien d'autres facteurs externes ...
C) Selon l'éducation et la "formation" à la perception musicale que l'on a donné à nos oreilles ( fréquentation assidue des concerts, pratique instrumentale spécifique, solfège et harmonie pour apprendre à mieux dissèquer et appréhender les "constructions orchestrales "...), certains vont préférer ou voire même ne pas être réceptifs à des sonorités auxquelles leur système auditif n'a pas été culturellement initié.
Exemple : Je ne ressens pas grand-chose d'agréable en écoutant certains instruments "ethniques" de diverses origines dont la "plage d'émissions sonores" peut parfois me déranger, ... même après de longues et répêtitives tentatives pour en découvrir les "informations sensorielles " que d'autres auditeurs recherchent ...
En conclusion :
Est-il bien nécessaire de vouloir se "verrouiller" sur un dégradé harmonique structuré ou "conventionnellement défini comme souhaitable"

, donc probablement un peu "figé" par diverses tendances audiophiles plus ou moins abstraites ,... ceci dans le but de "s'accorder à notre système auditif "naturel" individuel, donc variable selon les inividus, et peu stable dans le temps...
Je préfère intellectuellement me satisfaire d'un système de reproduction de la musique qui me convient auditivement et dont je peux techniquement maîtriser les critères de "fidélité et de linéarité de restitution".
J'en connais approximativement (hélas) les limitations psycho-accoustiques en relation avec ma perception auditive personnelle ... et je serai toujours en mesure d'e choisir le type de musique qui me plaît et me procurera de l'émotion A UN INSTANT DONNE ...
Il fut un temps ou l'on utilisait des réglages de tonalité, pourtant sur d'excellents appareils, réglages qui pouvaient permettre de mieux individualiser le plaisir d'écoute tellement différent de chacun, ... bien qu'en position "neutre" le système était plus que correctement fidèle et linéaire ...
Cela me paraît plus souple que de se "figer" sur dégradé harmonique corroboré (ou non) ... sur les courbes isosoniques +/- théoriques de Fletcher et Munson ...
Ce sont de beaux diagrammes, basés sur la sensibilité et la perception de sons "purs" utilisés pour quantifier et spécifier les diverses résonances de l'oreille externe qui "amplifient ou réduisent " selon la fréquence, la pression sonore transmise au tympan ...
Et comme nos pavillons externes naturels et "l'élasticité" du marteau, de l'enclume et de l'étrier internes sont (heureusement) tous différents ... je reste un peu dubitatif ...
Daniel